dimanche 15 février 2009

Claude Ryan à propos du droit à une éducation religieuse selon la volonté des parents.

J'aimerais ici porter votre attention sur les propos de Claude Ryan sur le droit des parents à être respectés quant à la culture religieuse qui est prodigué à leurs enfants. Le présent extrait provient du blog de M. Louis O'Neill.

«
« Jadis directeur du journal Le Devoir et ancien ministre de l’Éducation, Claude Ryan rappelait, lors d’une conférence prononcée le 8 juin 1999, que « le droit à un enseignement religieux confessionnel dans les écoles publiques est reconnu dans la majorité des pays d’Europe occidentale. Cet enseignement est obligatoire en Allemagne, en Finlande, en Irlande, en Norvège et en Autriche. Il est offert sur une base optionnelle dans les écoles publiques de Belgique, d’Italie, de Pologne, d’Espagne et de Hongrie ». Et il ajoutait : « À ma connaissance, ces pays ne considèrent pas que leur législation scolaire est contraire aux chartes des droits. Je ne sache pas non plus qu’ils aient été trouvés en défaut à cet égard par les tribunaux compétents. Dans la perspective d’une conception pluraliste de la liberté, il y aurait davantage lieu de s’inquiéter à mon avis d’une politique qui, au nom d’objectifs sociétaux, viserait à imposer à tout le monde un modèle unique d’école publique et à bannir la religion de cette école ou à ne l’y tolérer que sous des formes diluées ». »


Dans la recherche d’une voie d’avenir il importe cependant de ne pas confondre la catéchèse et la culture religieuse chrétienne. La paroisse s’occupe de catéchèse, mais elle ne délimite pas les frontières de l’action ecclésiale. L’apôtre Paul fréquentait les synagogues et les petites communautés chrétiennes, mais cela ne l’a pas empêché de débattre de ses convictions à l’Agora d’Athènes. Il était disposé à transmettre son message partout où des auditeurs étaient prêts à l’écouter. Or, dans une démocratie, l’espace public est habité par beaucoup de gens éventuellement intéressés à entendre un message religieux ou spirituel. L’école fait partie de cet espace.
»

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Réclamons nos droits! L'imposition du cours de Culture religieuse d'État n'est pas légitime! C'est aux parents de décider des valeurs ou de l'héritage religieux qu'ils veulent transmettre à leurs enfants, et non aux philosophes de l'état ! Son imposition dès l'age de 6 ans portera les enfants à relativiser leur foi et leurs valeurs.

Protégez votre héritage! Informez vous des revendications à ce sujet auprès de la Coalition pour la liberté en Éducation. Joignez votre comité local de la CLÉ.

Informez ! Impliquez vous !


lundi 15 septembre 2008

Extrait des propos de M. Nestor Turcotte, Philosophe.

Publié le 14 septembre 2008 dans Le Soleil - Point de vue

Peut-on tout enseigner en même temps?

«Le mot enfant vient d'un petit mot latin «infans» qui signifie : celui qui ne sait pas parler, celui qui ne peut et ne sait pas nommer le monde. L'éducation est donc l'art de donner le monde à l'enfant. L'éducation est essentiellement transmission, conservation et forcément continuité. Mais, que doit-on transmettre? Comment doit-on le faire? Faut-il tout transmettre et enseigner en même temps? Y a-t-il un danger à vouloir enseigner en parallèle le tout du savoir?

Les parents, voyant leur poupon grandir, attendent et s'étonnent d'entendre le premier mot prononcé par leur rejeton. Progressivement, le vocabulaire augmente. La langue prend forme. À l'école primaire, on lui enseigne comment écrire ses lettres, écrire les premiers mots, composer les premières phrases. La maître corrige, reprend, fait faire des exercices propres à son évolution. En première année, il écrit l'alphabet, multiplie les mots, alignent ses phrases. Les lectures sont mesurées, à hauteur d'enfant. On ne fait pas lire Rousseau, Lamartine, Corneille, Musset, Marx ou Aristote à l'aurore de la vie. L'éducation primaire fournit les données de base qui conduiront l'enfant à une certaine compréhension de sa langue maternelle. Celle-ci acquise, il pourra, seul, continuer à nommer le monde, le maîtriser et le comprendre davantage. Dans sa langue maternelle. Cela n'exclut pas ensuite l'apprentissage de nouvelles langues.

Il en est de même en mathématiques. L'enfant apprend à compter, former ses chiffres; il se surprend à additionner, à soustraire, à multiplier et à diviser. Il serait absurde de placer un enfant de première année devant la complexité de l'algèbre, du calcul différentiel, de la trigonométrie, des formules chimiques et l'astrophysique moderne. La graduation est toujours précédée des données de base. La calculatrice ne remplacera jamais la mémoire de certaines fonctions fondamentales.

L'enfant découvre vite aussi qu'il est un animal religieux. Il pose la question du sens. Du sens des choses et des êtres. Du sens aussi de l'existence. Le nouveau programme d'Éthique et de culture religieuse, imposé par le ministère de l'Éducation à tous les enfants du Québec et sans l'accord des parents, va à l'encontre de tout ce que je viens de dire sur les enseignements de base. On ne peut pas enseigner toutes les données des grands courants religieux planétaires, surtout à un enfant du primaire, sans jeter une grande confusion dans la tête du jeune enfant. Dans le domaine religieux, les mêmes mots peuvent se retrouver dans plusieurs religions, sans avoir toujours le même sens. Ayant un vocabulaire encore trop réduit, le jeune sera incapable de faire les distinctions qui s'imposent, clarifier certains concepts, éviter la confusion des genres. Au lieu de lui apporter les éléments qui lui permettraient de mieux juger et comparer les différentes doctrines religieuses, on en arrivera à créer en lui un mélange de mots, une mauvaise appréciation du domaine religieux, voire à son rejet.»


- Lien vers l'article complet -

- Lien vers le site de parents qui demandent que ce cours d'éthique et de de Culture religieuse d'État soit optionnel.

vendredi 30 mai 2008

Un professeur émérite de théologie de l’Université Laval au sujet du cours d'ECR

Louis O’neill est professeur émérite de théologie de l’Université Laval et fut député Péquiste, ministre des affaires culturelles (1976-1978) et ministre des communications (1976-1979) dans le cabinet de René Lévesque. Vous trouverez l'intégralité de ses propos sur son blog.


SORTIR DE LA BRUME, AVANCER DANS LA CLARTÉ

«Dans le dossier sur la place de l’enseignement religieux en milieu scolaire les évêques du Québec donnent l’impression de naviguer dans la brume. On aimerait bien les suivre, mais on ne sait trop où ils veulent aller. Leur prise de position lors d’une rencontre tenue à Trois-Rivières à la mi-mars ne fait que prolonger l’ambiguïté. Il est pourtant possible d’emprunter un parcours moins alambiqué et plus fructueux.

Résignation et collaboration
En 1997, ceux qui ont assumé la charge de guides spirituels de l’Eglise du Québec ont laissé tomber un droit inscrit dans la Constitution de 1867, confirmé en 1982 et dûment inséré dans la Charte canadienne des droits et libertés( art.29) ; un droit qui garantissait la confessionnalité des établissements scolaires. En 2005, ils ont approuvé le projet de loi 95 qui supprimait l’enseignement religieux à l’école et ont placé leurs espoirs dans le nouveau cours d’éthique et de culture religieuse, croyant y déceler des « orientations prometteuses ». Ils veulent s’en tenir
désormais à une collaboration critique et vigilante avec le pouvoir politique, se permettant à l’occasion d’exprimer leur opinion sur certains aspects du nouveau programme, par exemple la difficile pratique de la neutralité ou encore le manque de préparation des enseignants. Pour le reste, ils s’en remettent au bon vouloir de la ministre de l’Éducation et de sa ténébreuse bureaucratie qui ne cesse de concocter réforme sur réforme.

Les évêques reconnaissent que les parents ont le droit de revendiquer pour leurs enfants un enseignement religieux à l’école et regrettent que ce droit n’ait pas été respecté. Mais ils n’ont pas l’intention de se battre pour qu’il le soit. Ils n’en font pas un casus belli. Puisque le pouvoir politique a décidé de le supprimer, ils se contentent de dire que ça leur fait de la peine. Ils aimeraient néanmoins que la ministre de l’Education accorde un traitement de faveur aux établissements privés en permettant à ceux-ci d’insérer dans l’horaire des périodes d’enseignement religieux. Quant aux jeunes qui fréquentent le réseau public, ils les abandonnent à leur sort. Pour ceux-là, pas de chance d’avoir accès à un cours de culture chrétienne.

Selon les évêques, une orientation prometteuse du nouveau cours, c’est de favoriser le vivre ensemble et l’ouverture aux les autres. Voilà, il est vrai, un objectif fort louable. Mais qu’est-ce donc qui empêchait le cours d’enseignement religieux en vigueur jusqu’ici, dont ils étaient responsables et qu’ils ont approuvé, de poursuivre ce même objectif ? Depuis quand faut-il passer par la neutralité et par le décorticage sociologique du phénomène religieux pour s’ouvrir aux autres ?

On aurait aimé d’autre part qu’ils nous fassent connaître plus explicitement leur opinion sur certains postulats de base qui sous-tendent le nouveau cours, par exemple : la raison pure qui scrute les croyances religieuses et a préséance sur elles ; le relativisme ; le pluralisme normatif ; la posture professionnelle ; le socioconstructivisme. Ces composantes font-elles partie des « orientations prometteuses » ? N’a-t-on pas raison de craindre que cet amalgame douteux n’alimente un vice de fond qui rend illusoires les gains espérés ? Est-il vrai qu’on doive attendre cinq ans avant d’évaluer la validité des fondements idéologiques qui ont inspiré la nouvelle construction pédagogique ?

Les parents inquiets ou mécontents pourront revendiquer le droit d’exemption que leur reconnaît la loi. Mais les évêques estiment qu’on ne doit exercer ce droit qu’avec circonspection et aimeraient plutôt qu’on fasse confiance à l’appareil bureaucratique qui a concocté le nouveau cours. Mais vu que les parents ne peuvent compter sur leurs leaders religieux pour défendre leurs droits, il est bien normal que plusieurs d’entre eux recourent à d’autres moyens à partir du moment où ils estiment que le nouvel enseignement va à l’encontre de leurs convictions. Il apparaît peu élégant, dans une telle conjoncture, de vouloir les dissuader de contester.

Une voie d’avenir
Le cheminement suivi risque de buter sur des écueils. Un journaliste bien au fait de ce dossier prévoit même un spectaculaire cafouillis en septembre 2008, lorsque le nouveau cours deviendra obligatoire pour tous. Car c’est à ce moment que des milliers de parents découvriront qu’ils se sont fait avoir. Pourtant il serait possible d’éviter le gâchis appréhendé.

Il serait souhaitable au départ que les évêques réaffirment avec fermeté et sans équivoque leur attachement à la liberté religieuse, à la liberté de choix et aux droits des parents en éducation. Ce faisant, ils reproduiraient la ligne de conduite que suivent les leaders religieux chrétiens ailleurs dans le monde. L’enjeu est majeur, car la liberté religieuse est un volet de la liberté tout court.

Dans cette optique, ils pourraient plaider pour la réhabilitation de l’article 41 de la Charte des droits et libertés du Québec qui proclamait, avant d’être émasculé, que « les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d’exiger que, dans les établissements d’enseignement public, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi ». [................]»

samedi 1 mars 2008

M. Gary Gordon Caldwell, Sociologue à propos d'ECR

Récemment, le journal info007 a rapporté les propos de différents experts dont ceux de M. Gary GCaldwell, sociologue et professeur émérite de l'université Bishop.

«Le sociologue et écrivain Gary Gordon Caldwell a indiqué que l'État n'a pas le droit de se servir des écoles pour asseoir ses objectifs sociaux de cohésion commune entre tous les Québécois, de souche ou non. «L'école n'appartient pas à l'État, mais les professeurs se voient aujourd'hui comme des agents de l'État. Et ils font ça pourquoi? Pour augmenter la tolérance? Comme si les Québécois n'avaient pas déjà été assez tolérants!»

Il aussi parlé de liberté de conscience: «Lorsqu'on relativise la liberté de religion des enfants, on se trouve face à une violence de la liberté de conscience. Ça met en péril notre liberté créative et notre prospérité.»

Il a aussi pointé du doigt le droit des parents de décider de la formation religieuse de leur enfant. «On l'a enlevé, on l'a banni de notre fameuse Charte des droits du Québec. […] Si on est responsable de nos enfants jusqu'à l'âge de 18 ans, on devrait avoir un mot à dire sur leur formation! Mais c'est une illusion de croire qu'il y aura consultation de la part du gouvernement», a lancé M. Caldwell»


- Texte complet sur le site du journal -

Mobilisons nous !

vendredi 15 février 2008

Mme Jean Morse Chrevrier parle du cours d'ECR



propos rapportés par le Journal Info 007
Mme Jean Morse Chrevrier est Dr. en Psychologie.

«[...]«Même si pour le gouvernement, qui façonne ce cours-là, ça s'appelle 'culture religieuse', l'enfant qui reçoit ça ne fait pas la distinction […] Il reçoit ces informations qui viennent de l'école, selon différentes spiritualités, sur un même pied d'égalité sans critères de discernement, à savoir qu'est-ce qu'il doit retenir ou ne pas retenir.»

«L'enfant retourne ensuite dans sa famille avec ces différents contenus reçus à l'école, dans sa famille où on ne pratique pas une multiplicité des religions... Chaque famille adhère à un système de croyance, de foi, ou de non croyance, c'est personnel à chaque famille, affirme Mme Morse-Chevrier. Mais là, la paix familiale est en quelque sorte perturbée par le fait que l'enfant revient avec beaucoup de questionnements, de confusion, face à ce qu'il vit à la maison. Tout d'un coup il se pose la question: 'Comment ça se fait, maman, qu'on dit le Notre-Père et qu'on ne pratique pas des chants incantatoires ou qu'on ne médite pas comme les Hindous en faisant 'huummmmmm…'? Est-ce qu'on pourrait pas faire ça chez nous aussi?'»

«L'enfant n'a pas la chance d'avoir intégré sa propre foi, n'a pas la maturité intellectuelle pour comparer entre eux différents systèmes de croyances, n'a pas encore la pensée abstraite. Pour lui, ce sont des apprentissages concrets et il n'a pas la notion conceptuelle de ce à quoi chacune de ces histoires réfère. Il n'est pas outillé pour faire une comparaison, mais en même temps, il doit les recevoir. Et il les reçoit d'une façon qui a beaucoup d'impact sur lui à cause de son âge et du fait que les histoires comme telles ont ce pouvoir d'attrait sur les enfants.»»


- texte complet sur le site du journal -

Vous avez vécu de mauvaises expérience en relation avec le cours d'éthique et de culture religieuse ? Rédigez une plainte.

Vous désirez en demander l'exemption: Adressez une demande d'exemption à votre commission scolaire. Tenez vous au courant !

dimanche 20 janvier 2008

8 professeurs de philosophie sur le contenu du cours d'éthique et de culture religieuse



On peut lire dans le quotidien du Devoir du jeudi 17 janvier 2008 les propos de plus d'une demi-douzaine de professeurs de philosophie remettant en question le cours d'Éthique et de culture religieuse d'État.


Éthique et culture religieuse - Un programme dénué de véritable culture religieuse"

«Pour évaluer le programme d'éthique et de culture religieuse destiné au primaire, ce ne sont pas les beaux énoncés qui comptent mais ses contenus de cours. Le contenu de la culture religieuse est précieux en ce qu'il comporte une recherche de réponse aux questions existentielles que se posent les humains: l'origine de la beauté de l'univers, le bien et le mal, la vie et la mort, les valeurs de vie, les normes de comportement, notre destinée ici-bas et dans l'au-delà. Cela constitue le coeur des religions.»

Étrangement, les contenus de cours de culture religieuse du programme et leur description détaillée [...] ne font aucune mention du coeur même du phénomène religieux. Ce que les jeunes élèves auront à apprendre, ce sont plutôt divers aspects de la pratique religieuse, tels les rituels et les symboles religieux, les objets et les lieux de culte, les célébrations et les calendriers des fêtes, les fondateurs et les guides spirituels, les postures de prière. C'est parce que ces facettes extérieures ne constituent pas le coeur des croyances que de nombreuses personnes se disent croyantes même si ces aspects extérieurs n'ont pas d'importance à leurs yeux puisqu'elles sont non pratiquantes.

C'est en allant au-delà de telles manifestations extérieures qu'on peut commencer à comprendre une religion. En limitant exclusivement les objectifs d'apprentissage à ces thèmes, le programme place les élèves en façade du religieux et omet de les faire pénétrer à l'intérieur des religions. Ce n'est donc que sous leurs apparences que le programme fera voir aux élèves les aspects extérieurs des religions. [...] C'est tout le contraire de ce qu'on doit attendre d'un programme qui prétend «manifester une compréhension du phénomène religieux».

Perception erronée

Au surplus, on sait que le caractère insolite, cocasse ou obsolète de certaines pratiques extérieures des religions témoigne de la difficulté qu'il y a à se faire une juste perception des religions et de leurs pratiques. La posture de prière particulière des musulmans ou le port chez les juifs hassidiques du couvre-chef noir sur cheveux bouclés ne manquent pas de nous apparaître parfois étranges. Or seule la connaissance de l'intérieur d'une religion permet de saisir le sens de telles manifestations. Les élèves du primaire ne pourront donc pas s'en faire une perception juste. Il n'est pas exagéré de penser que les élèves pourraient s'amuser de telles bizarreries et se moquer de ceux qui paraissent prendre tout cela au sérieux.

Le programme n'assurera donc aucunement le fait que les élèves deviendront respectueux des pratiques religieuses, des adeptes de ces pratiques ou des croyances qui s'y rattachent. Au contraire, le phénomène religieux risque fort de leur apparaître comme un bien drôle de phénomène!

Le dégoût du religieux


Pour que les élèves réussissent les examens, on les obligera à mémoriser une longue liste de mots difficiles servant à désigner ces aspects accessoires des diverses religions. Le programme n'en indique qu'une partie, mais celle-ci occupe déjà près de dix pages pleines: la croix huguenote, la menorah, le kirpan, le khanda, l'id el-Adha, l'Id el-Fitr, le Wesak, le Divali, le Tripitaka, le Bahgavad Gita, l'Aataentsic, le Nanajobo, le Glouskap, le Siddharta Gautarna. [...]

On doit aussi se préoccuper du fait que les élèves pourront conserver un très mauvais souvenir de cette accumulation de données sur le phénomène religieux dont l'école ne leur aura pas présenté le coeur de la richesse. Au sortir de l'école, il est risqué qu'ils ressentent pour longtemps ou toujours de l'agacement ou de l'animosité à entendre parler de religion, quelle que soit la confession religieuse. [...]


[lire l'article au complet - Journal Le Devoir]

lundi 3 décembre 2007

Les parents ont-ils perdu des droits ? Est-ce acceptable ?

L’imposition du Cours «Éthique et culture religieuse» est le résultat d’un ensemble de mesures prises par des gouvernements successifs.

- Pour une version Vidéo des explications cliquez ici -


L’État québécois a ainsi mis en place une structure qui modifie la nature et la portée de l’autorité parentale et qui par sa nature diffuserait une propagande sans échappatoire. En particulier, la capacité de transmettre librement ses valeurs à ses propres enfants est directement mise en question, comme si l’État considérait être le « parent supérieur » de tout enfant ou individu dans notre société. La question qui se pose est la suivante : À qui appartient l’enfant et qui peut décider de ce qui respecte les droits et l’intérêt de l’enfant ?

Les mesures prises par les fonctionnaires pour imposer le cours «Éthique et culture religieuse» : Révoquer des droits et des libertés… le droit de choisir, la liberté de conscience.

1. La modification de l’article 41 de la Charte québécoise des droits et libertés faisait partie de la loi 95, adoptée à toute vapeur en juin 2005. Elle était nécessaire pour imposer le programme ECR tel que le fait actuellement le MELS. Avant cette modification, le parent avait le droit d’exiger que ses convictions soient respectées dans les institutions d’enseignements et les contenus éducatifs donnés à son enfant. Par cette modification, l’État s’octroie de surcroît le rôle de juge des droits et de l’intérêt de l’enfant, …où qu’il se trouve.

Énoncé original (1982)

"Les parents (…) ont le droit d'exiger que, dans les établissements d'enseignement publics, leurs enfants reçoivent un enseignement religieux ou moral conforme à leurs convictions, dans le cadre des programmes prévus par la loi."


Modification apportée par la loi 95 (Juin 2005)

"Les parents ou les personnes qui en tiennent lieu ont le droit d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants conformément à leurs convictions, dans le respect des droits de leurs enfants et de l'intérêt de ceux-ci."



Ainsi, non seulement le vécu scolaire échappe à l’autorité parentale, mais l’éducation à la maison et la vie familiale se ferait globalement sous la tutelle effective de l’État.

2. D’autre part, avant la modification l’enseignant avait le droit de ne pas donner un cours ou un programme qui entrerait en conflit avec ses convictions. On lui a retiré ce droit sans consultation. L’enseignant est donc contraint de diffuser les convictions de l’État.

L'article 20 de la loi sur l'instruction publique du Québec (ABROGÉ par la loi 95)

Liberté de conscience


"L'enseignant a le droit de refuser de dispenser l'enseignement moral et religieux d'une confession pour motif de liberté de conscience."
Mesures disciplinaires

"Il ne peut se voir imposer un congédiement, une suspension ou toute autre mesure disciplinaire parce qu'il a exercé ce droit."


Il est inutile de présumer des intentions et des motifs de ceux qui ont mis en œuvre cette structure législative et sociale ou qui en ont fait la promotion. Ce qu’il faut comprendre c’est qu'en elle-même cette structure est inacceptable, inquiétante voire dangereuse et qu’elle doit être changée. L’histoire nous montre que « les idées ont des conséquences » !

Les fondements du problème

De telles contraintes sur le milieu scolaire et sur le respect du fonctionnement familial portent atteinte, au minimum, à des libertés fondamentales en démocratie : la liberté de conscience, de religion et d’expression. Le fonctionnement démocratique lui-même est en jeu.
La transmission des valeurs dans la famille serait mise en tutelle, sous surveillance, puisque que ces valeurs seraient "mises en contexte", évaluées en fait à l'école.

On pourrait imposer par cette structure une « pensée commune », donc une pensée unique. On aura beau la présenter comme « favorisant le vivre ensemble et la tolérance », il demeure qu’il s’agira essentiellement de ce que l’État en décidera. Ce n’est pas tant le contenu qui porte atteinte aux droits fondamentaux que le contenant : un programme obligatoire, imposé pendant 11 ans avec une introduction dès l’âge de 6 ans. Que deviendra-t-il ? Où sont les recours des parents ? Qui le contrôlera dans les faits ?

Or la société québécoise n’a pas besoin de cette rééducation forcée et surtout elle n’en veut pas. Le refus des promoteurs du programme ECR de laisser le choix à la population et au parent est en contradiction directe avec toute prétention de « tolérance ».

Il s’agit plutôt d’un totalitarisme intellectuel des plus radical, un intégrisme.


Le processus

"Qu’est-ce que ces intellectuels qui militent avec tant de zèle pour ECR n’ont pas compris ?"

Le processus qui nous a amené à cette situation est d’autant plus scandaleux. Tout en prétendant répondre à l’évolution et aux vœux de la population québécoise, on a systématiquement évité de la consulter et quand on l’a fait on a détourné les conclusions qu’on en tirait.

On a modifié la Charte québécoise des droits et liberté par le passage furtif d’une loi, en quelques jours à peine. Une loi dont une majorité de politiciens québécois ne semblent pas avoir saisi la portée.
Les québécois se considèrent (recensement 2004) actuellement chrétiens à plus 90% (92%) et « judéo-chrétien » à plus de 95%. Les gens pourraient librement s’identifier comme « sans religion », agnostiques ou athées et c’est ce qu’on croirait que la majorité fasse d’après certains intervenants très bavards sur la question. Or, il n’en est rien.

Si la fréquentation religieuse s’est modifiée (et l’assistance à la messe catholique hebdomadaire est loin d’être le meilleur mode d’évaluation), les québécois se considèrent encore attachés à l’essentiel des valeurs judéo-chrétiennes, au point de demander à 80% l’inscription de leur enfant à des « cours de religion » et le maintien de ces cours. C’est la même proportion qui se déclarait contre la déconfessionnalisation du système scolaire lors des États Généraux sur l’Éducation de 1996.

D’autre part, les québécois sont, depuis longtemps ouverts, tolérants et respectueux des convictions d’autrui, religieuses ou non. Ce trait fondamental de notre société est reconnu dans le monde et par les immigrants qui ont choisi de venir ici. Pourquoi changer cette société, de force en plus ?

Les prétextes avancés pour imposer ces mesures sont donc fort discutables et dans plusieurs cas contradictoires. On voulait « sortir la religion des écoles » mais on impose désormais un « apprentissage à la spiritualité » unifié, obligatoire, incontournable tout en n’y voyant aucune volte-face. Qu'on ose le nommer ainsi ou non, ce programme inculque une façon de voir le monde, une idéologie, ...une religion, inévitablement. Et ...on l'impose !

…ce qu’on aurait dû dire, pour être honnête , c’est qu’on voulait sortir la religion et les convictions des parents, voire lutter contre elles, pour les remplacer par un système de valeurs, une vision du monde imposés par une petite minorité, qui manipule trop facilement l’appareil de l’État québécois.

(Adaptation de deux documents de la Coalition Valeur-Éducation )